Première partie de la description d’un investisseur, avec sa raison d’être aujourd’hui à travers trois champs, les aspects économique, social et culturel. Il faut que la veuve de Carpentras dépasse les peurs de la Bourse.

D’abord, quelques lignes d’histoire pour comprendre ce que l’investisseur dans l’histoire.

Même s’ils étaient parmi les grands entrepreneurs familiaux du siècle dernier, investir en actions n’était pas courant chez les Bretons et les « bougnats » du XXe siècle, arrivés à Paris dans les vagues d’exode rural1. Après une génération qui transportait des pains de glace et du charbon, une suivante a ouvert des cafés et investi dans la pierre. Pour certains, c’était nos grands-parents. Ces entrepreneurs-investisseurs ont accouché d’hères bien portants grâce au développement du tertiaire et à de meilleurs salaires, malgré de plus grosses charges. Aujourd’hui âgée de 40-45 à 60-65 ans, cette génération n’avait ni le réflexe de monter une entreprise innovante, ni le désir de revenir à l’artisanat.

Problème, pour les jeunes d’aujourd’hui, même les employés du tertiaire ne sont plus si bien traités. Ils partent habiter en banlieue, en campagne, même dans les assurances et les banques. La carrière ne suffit plus : un Français de 40 ans a seulement assez d’argent pour acheter 10-12m² à Paris1. Au choix : Bravo à lui, Ça donne envie, Pratique pour se projeter. Mais ce n’est pas sa faute, il voulait vivre à Paris sans avoir compris qu’il ne pourrait y acheter avant sa retraite. Les temps changent.

Chaque génération fait face aux mêmes questions sur la sécurité, la liberté et le niveau de vie. Les Français ont une préoccupation commune, le pain, le pouvoir d’achat et commencent leur carrière de façon similaire. En 2025, une personne seule au SMIC est à 300€ du seuil de pauvreté. Pourtant, les entreprises recrutent à ce niveau de salaire et le marché de l’emploi est atone. Sans agiter l’épouvantail, au final, beaucoup de déciles sont aussi peu riches les uns que les autres et très peu investissent.

Et les investisseurs ? Sont-ils comme nous ? On pense souvent que ces Français se cachent. C’est sûr, je les ai vus, une clique bien organisée qui ne sort pas sans un bouclier cousu des dividendes de TotalEnergies, pour aller braver la France d’en bas. Ce n’est pas vraiment ça. Alors qu’aux États-Unis, le dernier décile se fait de plus en plus construire de bunkers souterrains, de notre côté de l’Atlantique les Français de la fin du mois ont le droit de découvrir le capital qu’ils n’ont pas encore apprivoisé. Alors, commençons.

Économiquement :

L'entreprise est une fiction économique. - Prof de compta

L’investisseur prête du capital (ressources) pour qu’une entreprise, souvent avec le concours des banques (encore ressources), dispose de trésorerie et se dote de son appareil productif (actif). Cela inclut l’achat de machines, d’équipement, la construction d’usines, l’achat ou la location de brevets et logiciels ou l’acquisition d’entreprises.

Leur utilisation par les salariés permet de transformer des matières premières en biens ou de fournir des services et solutions. Cette activité créatrice permet de demander au client un prix plus cher que la somme des coûts pour faire tourner l’entreprise. L’écart servira à rembourser les intérêts des prêts et payer l’impôt, à l’État qui assure le cadre du business. L’excédent, le bénéfice net, est le fruit de l’actionnaire en fin de récolte. Selon la politique de dividendes, tout ou partie de cet excédent augmente le capital de l’exercice suivant pour investir dans plus de capacités de production. On remet une pièce.

Pour l’investisseur, cette création de richesse en bas du compte de résultats, c’est la rémunération du risque d’immobiliser son argent, comme une banque, mais d’être le dernier remboursé en cas de problème (produits qui ne prennent pas, problèmes de production, dépôt de bilan, etc).

Pour faire simple, c’est un investissement qu’on connaît très mal. L’entreprise est un objet capitaliste unique et une classe d’actifs à part qui choque les Français.

Pour comprendre ce que veut l’investisseur, prenons comme base un actif jugé sans risque (obligation d’État 10 ans) à 3% de rendement, auquel on ajoute le risque d’aller sur le marché boursier, selon le profil de l’entreprise choisie. Au final, l’investisseur veut du 7%, car il a le choix avec son argent. Ces 7%, c’est aussi la participation au PIB et les dividendes.

À cela, on ajoute un petit bonus : par nature l’entreprise peut absorber l’inflation chaque année. Elle peut passer des hausses de prix, parfois de volume pour supporter la hausse globale des coûts (inflation, nombre d’employés, etc). Comme les choses sont bien faites, c’est pour ça que Frigit calcule le rendement moyen du marché depuis 200 ans avec la formule : Rendement = 6,5% + inflation de l’année

La Bourse :

Basculons du côté de la réalité boursière, qui est l’appréciation de la fiction économique décrite. Pour une entreprise cotée, financer et gérer des projets (actifs) qui rapportent plus que le coût moyen des capitaux (ressources) utilisés ne suffit pas. Il faut aussi continuer à creuser cet écart, sinon elle déçoit les attentes. Des affaires calmes au lieu d’une croissance attendue à deux chiffres peuvent diviser par deux un cours.

La réalité boursière fait des paris sur la réalité économique, qui sont deux fictions distinctes. Sur une année, tandis que l’une peut très bien aller, l’autre, très mal à cause de ces attentes. Pour donner une goutte d’eau dans un océan d’exemples, c’est le cas de Meta fin 2022, ou encore un clip où Jeff Bezos parle de son entreprise. Avec l’arrêt d’activité pendant le Covid, GL Events n’avait que quelques semaines de trésorerie devant elle. Avant d’obtenir le prêt garanti par l’État, son cours n’était pas encore à son plus bas. Entendons-nous, même si les cours reflètent généralement les fondamentaux d’une entreprise, cet écart est la base de l’investissement. En regardant les bons indicateurs, j’ai souvent fait l’erreur de voir trop court et d’abandonner avant de voir la concrétisation de la valeur attendue grâce à l’analyse dans le cours de bourse.

L’investisseur espère voir un dépassement des attentes une hausse du cours boursier par un business mature et solide sur le long terme (Coca-Cola) ou tout simplement quelque chose de sous-estimé, peu regardé. et un business qui . Le cours boursier n’est que valeur future. Qu’il se rassure, par son analyse, à 5 ans les deux réalités convergent. Tel le travail du bois qu’il faut stocker et laisser sécher avant d’en profiter, il faut rester investi sur une durée importante pour en voir les fruits. La Bourse est le jardin de l’homme des villes. Si les conditions de son investissement restent identiques, plus les jours passent et plus l’investisseur est calme. Mais sur un an, on ne le répète jamais assez, le mouvement du prix d’une action est surtout chaotique. Là où le gérant court terme a raison sur une tendance locale, l’œil long terme a raison sur des fondamentaux du business. Par exemple une compréhension client supérieure qui rend smartphones et ordis à la pomme incontournables sur la dernière décennie. Il faut faire tenir un investissement en quelques mots.

L’approche long-terme s’explique parce que l’entreprise crée de la valeur : elle trouve des projets qui rapportent plus que le coût moyen des capitaux et creuse de plus en plus cet écart grâce à un avantage unique sur la concurrence. Elle s’adapte et anticipe les cycles de son marché pour continuer d’y prospérer ou se renouveler. Elle est bien gérée. Voilà la valeur, qu’on retrouve par exemple, dans le nouveau règne des étiquettes connectées et des rayons augmentés par l’exploitation de la donnée, ou un revêtement de la meilleure qualité pour les transporteurs maritimes de GNL. Avant l’argumentaire d’investissement, il faut aussi résumer clairement le modèle d’entreprise.

faire un article sur les incohérences de marché avec les sommes des parties. il faut avoir une stratégie de sortie, car les value trap existent.

Pourquoi ces baisses ? L’entreprise faisait beaucoup moins bien qu’attendu. Une chute continue du cours, c’est souvent

Côté social, comment comprendre le besoin d’investir et l’esprit de l’investisseur-rapia ?

On s’accroche. Notre économie permet de concilier le bénéfice que les entrepreneurs tirent de leur succès et une vie décente pour les personnes plus modestes en capital ou en intentions qui n’ont pas atteint cette réussite. Car ces choix ne font pas qu’une personne est meilleure ou moins bonne qu’une autre. Simplement, plus libre. La volonté de puissance des plus jeunes, et des jeunes sur le retour, se sent ici : certains montent des entreprises, les échouent le lendemain.

Si tout le monde ne veut pas jouer ce jeu, il reste une myriade de métiers plus stables qui visent le dernier décile : cadre, ingénieur dans la tech, parlementaire, banquier d’investissement, rédacteur des slides de McKinsey. La plupart n’ont plus le temps d’en profiter, mais c’est un autre article. Au-delà d’apporter une stabilité, l’argent est un des piliers de la liberté individuelle et du pouvoir de décision. Il résonne avec un certain besoin.

Mais pour la majorité des citoyens, nos collègues donc, on ne peut compter sur la carrière pour prospérer : la réévaluation annuelle des salaires dépend de beaucoup d’éléments hors de contrôle. Année blanche, humeur des managers, copinage réussi, budget de l’année, visibilité du poste, diabolisation des congés parentaux, coupes inattendues et préférence pour des primes éphémères.

Un jeune changera 14 fois de métiers en moyenne. Tous les 3 ans ? Ce n’est pas un tabou, les négociations au recrutement et les aléas des cycles économiques déterminent la valeur d’un salarié. C’est l’ubérisation du marché de l’emploi. Le travailleur ? Plongé dans un ventre mou de CDDisés de moins en moins syndicalisé, de plus en plus atomisé, où l’on s’y fait des coudes. Sa carrière ? Sa dépendance à un marché du recrutement plus ou moins atone, l’absence de projection et de progression long-terme, la trop faible participation aux résultats et l’impression de ne pas faire partie d’un tout fédérateur et enrichissant finiront de les satisfaire.

Au final, quelle valeur poursuit l’investisseur ?

Passer un décile coûte le revenu d’un capital de 15000€ investi en actions.

Je voyais un homme, ni imbu, ni égoïste, interviewé en micro-trottoir aux Etats-Unis alors qu’il se promenait en famille. Etonnant, il était très heureux de la façon dont il avait mené sa barque pour économiser plus de 400 000€ et se présentait avec facilité et simplicité. Je le comprends. Après 5 ans, en termes de savoir, l’investissement m’offre une grande paix d’esprit, il s’adapte à toutes les situations, comprend tous les projets. Grâce à une épargne diversifiée, je peux m’abandonner sur une île déserte encore 5 ans, sans craintes.

Utiliser ses économies pour faire émerger des success stories, des business novateurs et des solutions bien gérés, en suivant une stratégie bien définie teintée de biais personnels. C’est la troisième voie. En laissant le temps passer et en développant cette allocation, on peut palier à peu près à tout. On accède à la liberté matérielle et à un flegme face au monde. Il y a cette autre équipe en France, soucieuse de ne plus l’être : la satisfaction d’un bougnat.

Il y a une différence assez importante avec un entrepreneur. Il pourrait lancer sa chaîne TikTok de contenus créés par IA et gagner 8000€ avant impôts par vidéo, le test a été fait. Mais l’investissement n’est pas pour faire un coup, ou profiter de quelqu’un. Il ne cherche pas de « dropshipping », ne fait pas d’offshore. Si on caricature, ça appelle presque un côté spirituel.

Autonomie et tranquillité plutôt que statut social, il n’est pas un loup pour l’homme. Cela permet aussi de ne jamais dire combien on gagne, mais toujours de répondre « Assez ».

Enfin, le spirituel

D’un côté spirituel, l’investisseur est censé avoir compris beaucoup de choses. Les articles de Damodaran ont pour accroche une discussion avec un étudiant et finissent avec un départ à la plage en famille. Dans son comportement, sa démarche, la matérialité n’est pas le but.

L’investisseur ne cherche pas à être célèbre, il a un métier simple. Il a le choix. C’est en fait un homme lent. En dehors du temps professionnel remplissent sa vie Famille, amis, projets et engagements, toutes ces libertés prises remplissent sa vie. Sa vie est choisie.

On peut critiquer : l’investisseur décide de participer passivement au système et en cela il le perpétue ; l’entreprise réalloue le capital des classes moyennes entre propriétaires aisés et l’Etat qui assure la perpétuation du business. Mais dans ce tirage de couverture entre riches et puissants et le reste, on peut très bien être un investisseur et vouloir améliorer les choses.

Prôner une participation salariale beaucoup plus importante, une épargne des Français mieux allouée, choisir les projets qu’on juge les plus vertueux ; être quelqu’un de très bien. Après s’être suffisamment challengés, Buffett et Gates l’ont annoncé par le biais de fondations ou de dons : 99% de ce qu’ils ont partira. Ils veulent sauver des vies et arrêter la faim. Comme quoi, l’argent ne revient pas toujours dans les mauvaises mains. Ces self made man n’ont pas les mêmes logiques que les fortunes familiales de plusieurs générations qui veulent conserver leur position sociale, économique, politique sur des générations. Sans jugement.

On le verra, investir cultive le questionnement et cette liberté permet de rester jeune, vieillir c’est se remplir de vécu et de certitudes. Elle implique de faire des choix qu’on ne nous a pas enseignés. Se résigner, dire que c’est la faute des autres. chacun s’insère dans un système

La liberté amène l’inégalité et la redistribution la compense. Même si tout le monde n’est pas formé à la même école. Que l’on soit heureux ou pas, c’est généralement plus facile s’il en revient à la faute des autres. chacun s’insère dans un système

Sir John Templeton disait quelque chose de trop réducteur : « l’investisseur cherche à maximiser sa rentabilité totale après impôts ». Nous venons d’expliquer ses choix : des choix dans une époque actif, il a une pensée contrariante vers l’extérieur comme sur ses propres choix. y compris vis-à-vis de l’Etat. L’Etat ? Comme l’individu maîtrise son budget, l’Etat maîtrise ses finances, et sa monnaie. Nous vivons dans la conséquence des choix qui amènent à une société qui s’appauvrit durablement, avec une contribution temporaire pour le remboursement de la dette sociale qui plane, de 0,1% à 17,2%, sur nos têtes depuis 30 ans. Qu’en fait-on ? on investit.

La qualité et les qualités fuient de plus en plus la personne qui se laisse mener. En se laissant faire, elle atterrit dans le ventre mou de la société capitaliste : deux petites tranches de pain, une cuillère de sauce, un steak, et deux tranches de tomate coûtent 20 €. Heureusement que les Français sont libres d’investir. Sinon, en voyant les menus, les bunkers seraient d’abord ceux du peuple. On investit.

En vous approchant du milieu de l’article, ce paragraphe offre l’opportunité de connecter les idées précédentes à de nouvelles perspectives. Utilisez cet espace pour présenter des perspectives alternatives ou répondre aux questions potentielles que les lecteurs pourraient avoir. Trouvez un équilibre entre la profondeur et la lisibilité, en veillant à ce que l’information reste compréhensible. Cette section peut également servir de transition vers les points de conclusion, en maintenant l’élan alors que vous menez la discussion vers ses dernières étapes.

Conclusion avec les points clés

Dans ce paragraphe de conclusion, résumez les points clés de votre article, en renforçant les idées les plus importantes discutées. Encouragez les lecteurs à réfléchir aux connaissances partagées ou offrez des conseils pratiques qu’ils peuvent appliquer dans leur propre vie. C’est votre chance de laisser une impression durable, alors assurez-vous que vos pensées finales soient percutantes et mémorables. Une conclusion solide non seulement relie l’article, mais inspire également les lecteurs à s’engager davantage.

  1. L’exode rural avait démarré au même moment que naissait le statut d’agent de change et s’institutionnalisait la Bourse. ↩︎

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